Littérature

Les préparatifs complexes et les premiers échecs des Achéens sur le chemin de la guerre de Troie

Les Achéens se préparent pour la bataille de Troie, avec un feu ardant et des arbres mystiques en arrière-plan.

Tout le monde connait L’Iliade d’Homère ! Vous savez ce poète qui a écrit ce fameux texte homérique sur la guerre de Troie. Toutefois, ce qu’on connait un peu moins, c’est toute la préparation qu’il a fallu faire pour en arriver à l’un des plus gros conflit de la Mythologie grecque.

L’enlèvement d’Hélène, c’est un peu l’étincelle qui met le feu aux poudres dans cette tragédie Achéenne. Vous savez cette femme qui avait plus de prétendants que Cléopâtre ou Marilyn Monroe. Pâris, un simple mortel troyen, un prince, qui n’est même pas sur le trône, a réussi à provoquer l’ire de Ménélas, le roi de Sparte. Au centre de cette légende archaïque : la pomme de Discorde. Tiens, encore une histoire de pomme avant Jésus-Christ. Quoi qu’il en soit, la Grèce est toute chamboulée.

Ménélas appelle donc à la rescousse ses potes royaux, dont Agamemnon, Achille, Ulysse et Nestor. Cherchant à se venger, il se prépare pour une mission de sauvetage à Troie qui s’annonce aussi tranquille qu’une promenade en forêt… sauf que la forêt est en feu. Ils n’ont aucune idée qu’ils signent pour une odyssée d’une décennie. C’est un peu comme s’engager dans une série Netflix sans savoir qu’il y a dix saisons. Cette légende grecque se passe bien avant le cheval de bois ou la rencontre avec les cyclopes.

L’Iliade, c’est le journal de bord antique de cette préparation cauchemardesque. Confronté à des vents capricieux et à des alliés qui jouent les divas, Ménélas doit jongler entre diplomatie, ruse et quelques sacrifices qui agitent le Monde grec. Il doit convaincre tout ce beau monde de partir à l’assaut de Troie. Un avant-goût des joyeusetés guerrières qui les attendent, un peu comme organiser un voyage de groupe sans Wi-Fi ni GPS.

Quels étaient les défis majeurs de Ménélas et d’Agamemnon pour rassembler les Achéens en vue de la guerre de Troie ?

Pour Ménélas, le Spartiate, réunir les Achéens est un peu comme essayer de rassembler une bande de chats sauvages pour un selfie. C’est compliqué, voir impossible. D’autant plus que ses alliés, tous rois dans leur coin, n’ont guère plus d’obligation de le suivre que de participer à un concours de karaoké. Toutefois, il existe quand même un vieux serment fait sur un cheval sacrifié (parce que, pourquoi pas ?). Agamemnon, son frère, est partant, mais Ulysse, roi d’Ithaque, n’est pas vraiment motivé à participer à la guerre de Troie.

Agamemnon, qui s’improvise recruteur, commence par tenter la diplomatie à Troie. Il se rend compte qu’il aurait plus de chances de convaincre un mur de bouger. En effet, les troyens ont l’air dur de la feuille. Il file alors à Pylos, chercher Nestor, et accumule les héros, dont Ajax le Grand, Ajax le Petit et Palamède. Préférant nettement rester chez lui, Ulysse joue la carte de la folie, jusqu’à ce que Palamède, le Sherlock Holmes de l’époque, démasque son petit jeu.

Quant aux autres héros grecs, ils sont aussi enthousiastes à l’idée de partir pour Troie que de se rendre chez le dentiste. Achille joue les difficiles, sa mère grecque, la nymphe Thétis, l’a envoyé faire les filles chez Lycomède. Il faut dire que cet héros légendaire, considéré comme invincible, aurait un problème de talon. Il serait donc dispensé par le médecin pour les exploits à venir. D’autant plus qu’il n’a pas encore fini de payer son char à Pélée.

De son côté, Talthybios, un ancien admirateur d’Hélène, promet cinquante navires à Ménélas pour conquérir la citadelle et défendre les intérêts de la patrie. Mais il envoie un vrai navire et quarante-neuf maquettes en terre cuite, le roi de l’économie de moyens ! Pas du tout amusé, Agamemnon demande à Apollon de régler le compte de cet escroc.

Des guerriers antiques et des figures mythiques dans un chaos organisé avant la guerre de Troie, où même les chats et les lions semblent se joindre à la confusion. Cette scène comique est digne d'une version féline de l'assemblée de Ménélas.

Pourquoi le premier voyage des Achéens vers Troie fut-il un échec ?

L’aventure des Achéens vers Troie ressemble à un road trip mal planifié. Ils partent non pas une, mais deux fois pour Troie. Le premier essai est un véritable festival d’erreurs de navigation. Ils arrivent en Mysie, en Asie Mineure, mais, convaincus d’être en Troade, les guerriers grecs se mettent à piller joyeusement le pays. Ils sèment les cadavres et obtiennent un bon gros butin. Peut-être ont-ils violer quelques « troyennes« . Le roi local, Télèphe, peu impressionné par ces envahisseurs indésirables, repousse l’invasion et tue Thersandos, le chef des Béotiens, de manière poétique. Toutefois, la littérature grecque ne nous dit pas si cet héros légendaire a reçut de belles funérailles.

C’est donc sur une méprise et une défaite que débute cette guerre de Troie pas comme les autres. Blessés, les Héros antique se retrouvent à faire trempette dans des sources chaudes près de Smyrne. C’est un peu une sorte de spa antique qui préfigure le futur Pamukkale, star des catalogues de voyage en Turquie.

Mais comme dans toute bonne série, il y a un twist : Héra, la déesse, divinement agacée par les Grecs, déclenche une tempête qui éparpille toute la flotte. Résultat ? Les rois, fatigués de ces péripéties, décident de jeter l’éponge. À ce stade, on peut se demander s’il n’y a pas un faux raccord dans cette épopée homérique. En effet, Héra a été évincé par Pâris. Logiquement, elle aurait dû aider l’armée grecque. Mais bon, à l’âge de bronze, c’était monnaie courante de changer d’avis comme de chemise.

Quoi qu’il en soit, c’est le retour à la case départ, mais avec un peu moins d’enthousiasme et probablement quelques maux de mer.

Des marins antiques rament avec force sous un ciel orageux, tandis que des dirigeables fantaisistes parsèment l'horizon et qu'une cité brûle au loin. Toutefois, celle-ci n'est absolument pas Troie.

Les dynamiques de pouvoir et les conflits divins à l’aube de la guerre de Troie : un aperçu des préparatifs achéens et des intrigues olympiennes

Le périple des Achéens, c’est un peu comme une série dramatique à multiples rebondissements. On y trouve un partage de tout et n’importe quoi :

  • une femme : Hélène, la cause de tous ces tracas ;
  • le pouvoir : les chefs se disputent qui fera le chef des chefs ;
  • la guerre, un projet collaboratif entre hommes et dieux, façon « team building » mythologique.

Dans un élan de camaraderie, les héros grecs finissent par s’accorder. Dans un geste de grande générosité, Agammemnon partage le commandement suprême avec Idoménée. Côté divin, par contre, l’ambiance est moins conciliante. Les déesses et les dieux sont partagés au royaume divin. On peut dire qu’il y a une belle tension sur l’Olympe. Aphrodite et Apollon sont pour Troie ; Héra et Athéna, ghostées par Pâris, veulent tuer tous les troyens. On peut donc supposer que ces dernières sont assez rancunières. Zeus se prépare à arbitrer et Héphaïstos commence à créer ses prochaines tenues tendances.

À Aulis, Agamemnon, en plein sacrifice à Zeus et à Apollon, assiste à un spectacle digne d’un film d’horreur. Un serpent engloutit neuf oisillons. Dans son rôle de Monsieur Météo des présages, le devin Calchas y voit un signe : neuf ans à attendre avant de mettre la main sur Troie. Et pour couronner le tout, les vents boudeurs et un oracle (de Delphes ?) recommandent à Agammemnon de sacrifier sa fille Iphigénie à Artémis pour débloquer la situation. Une offrande comme on les aime dans les poèmes épiques mais qui ne passe pas très bien pour Clytemnestre, l’épouse d’Agamemnon. On se demande bien pourquoi !

Grâce à Téléphe, qui passe de l’ennemi au guide touristique, les Achéens arrivent à Lesbos. Là, Ulysse, en mode gladiateur, doit affronter Philomélidès, le roi du duel local. Bouclier, armure, combat épique et victoire pour Ulysse. Après ce combat homérique, la flotte peut enfin reprendre sa route.

Après un tour d’horizon en mode « Odysée ratée« , ils atteignent enfin Ténèdos, dans le nord de la mer Égée, avec Troie en ligne de mire. Malgré les péripéties, la guerre de Troie va bien avoir lieu, et ce, malgré les propos de Jean Giraudoux. Ces simples mortels vont-ils venir à bout de cette forteresse dont les remparts auraient été forgés par Poséidon, lui-même ?

2 commentaires

  1. Laurent a dit :

    En gros, ils ont galéré au début les Grecs pour venir jsuqu’à Troie. Très sympa, je n’étais pas au courant de cette version de l’histoire. Elle gagne à être connu et l’article vulgarise très bien l’histoire

    1. Bonjour Laurent, eh oui ! Ce n’est pas le genre d’histoire que l’on a l’habitude d’apprendre et pourtant, il y a bien eu un avant Troie, plutôt catastrophique je dois l’admettre. Merci pour le commentaire.

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