Œnone, la fille aquatique du dieu-fleuve Cébren, était une nymphette branchée du mont Ida, près de Troie. En bonne nymphe qu’elle était, Œnone était un vrai canon, et en bonus, elle avait des super-pouvoirs plutôt cool, surtout durant la mythologie grecque. Rhéa, la mère des dieux, lui avait filé le don de prédire l’avenir – genre horoscope, mais en mieux. Et Apollon, le beau gosse du panthéon, lui avait appris à faire des miracles avec des herbes après l’avoir, disons, initiée à l’amour d’une manière assez musclée.
Apollon, le rockstar de la lyre et architecte de Troie, était totalement sous son charme. Bon, il a un peu abusé pour gagner son cœur (ou autre chose), ce qui lui a valu une bonne raclée capillaire et quelques souvenirs colorés sur les joues, gracieuseté d’Œnone. Plutôt que de demander des bijoux bling-bling ou un tas d’or pour cette mésaventure, Œnone a joué la carte de l’intello. Elle a exigé un cours intensif de botanique médicinale, histoire de transformer son expérience en une aventure de guérisseuse badass. Voilà comment Ovide raconte l’histoire d’une nymphe qui a transformé un mauvais coup du destin en une épopée de naturopathe !
Quel a été la première femme de Pâris ?
Alexandre, alias Pâris, c’est un peu le héros malgré lui qui a grandi en mode sauvage sur le mont Ida. Après avoir été largué là-bas à sa naissance, il est devenu un bellâtre, éleveur de moutons et défenseur de troupeaux pour son père adoptif, le berger Agélaos. Ce mec était tellement doué pour protéger ses biquettes qu’on l’a surnommé « Alexandre« (le bodyguard des humains).
Un jour, il tombe sur la nymphe Œnone, et là, c’est le coup de foudre. En mode fougueux, il l’enlève à son papa et l’emmène dans sa bergerie, version maison sous les étoiles, et hop, mariage express. Alexandre était un vrai gentleman. Il lui a juré qu’il ne la quitterait jamais et qu’elle serait toujours sa number one.
Mais Œnone, elle, avait le don de voir l’avenir. Elle lui a prédit qu’un jour, il la laisserait tomber pour une autre, qui allait mettre le monde à feu et à sang. Évidemment, Alexandre, en bon mec qui se la coule douce, n’écoutait pas. Un baiser et il pensait régler l’affaire.
Ils eurent un fils, Corythos, et la vie était belle. Mais lorsqu’il a participé à un concours funeste, sa famille l’a reconnu et tout se gâte. Œnone avait raison : Alexandre craque pour Hélène, la kidnappe (décidément, il ne sait pas courtiser sans enlever les femmes….), et c’est parti pour la guerre de Troie. Comme quoi, même les bergers romantiques peuvent déclencher des catastrophes mondiales sans le vouloir !
La lettre d’Œnone selon Ovide
Dans un épisode digne d’une série TV, Ovide met en scène Œnone, qui écrit une lettre à son ex. Elle lui fait un petit rappel nostalgique de leurs jours heureux, quand Pâris n’était qu’un berger stylé et pas encore l’homme qui déclencherait la plus grosse teuf de l’histoire.
Mais Pâris ignore royalement ses messages. Blessée, mais pas abattue, Œnone retourne chez papa pour élever leur fils, Corythos. D’ailleurs, selon les potins de l’époque (et Céphalon de Gergitha), Corythos est le fiston d’Œnone et d’Alexandre. Mais y a toujours un autre auteur pour dire que non, c’est le rejeton de Pâris et d’Hélène.
Et pour rajouter du drama, Corythos, beau gosse comme son papa, tombe raide dingue d’Hélène. Mais comme dans tout bon épisode grec le père, jaloux, finit par éliminer son propre fils. La famille avant tout, mais pas trop visiblement !
Comment Œnone est-elle morte ?
Après avoir semé la zizanie un peu partout, Pâris se prend une flèche d’Héraclès en mode surprise, tirée par Philoctète. Comme par hasard, Podalirios, le docteur local, estime que cette blessure n’est pas de son ressort. Tu parles d’un médecin ! Et là, Pâris se souvient des paroles de son ex, Œnone. Il essaie de la voir ou de lui envoyer un SMS pour obtenir son aide de guérisseuse. Mais Œnone, comme toutes les ex qu’on a ghosté refuse. Je vois d’ici sa réponse : « Va te faire voir chez ta Grecque !«
Puis, dans un retournement de situation, Œnone, rongée par les remords, se pointe à Troie avec sa trousse de premiers secours, mais arrive trop tard pour jouer les héros.
La scène finale est un vrai spectacle : les Nymphes en pleurs, un bûcher digne d’une BBQ party géante, et Pâris en mode marshmallow. Plutôt que de verser une larme, Œnone fait un plongeon héroïque dans les flammes pour rejoindre son beau berger.
Selon celui qui raconte l’histoire, Œnone finit par se pendre ou par sauter dans le feu de joie des bergers qui rendaient hommage à leur pote. Quelle que soit la version, c’est sûr qu’elle n’a pas fini en “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”.