Machaon, c’était un peu le Dr House de la mythologie grecque. Héros, à temps partiel, de L’Iliade, c’était le fils d’Asclépios (oui, le dieu de la médecine lui-même, pas de pression !). Imaginez un peu, Machaon arrive sur le champ de bataille de Troie, trousse de secours en main, prêt à recoudre les héros plus vite que leur ombre. Son frère, Podalire, était sûrement là aussi, mais avouons-le, c’est Machaon qui volait la vedette. Même s’il maniait aussi l’épée, soyons honnêtes, c’est en jouant au docteur avec les guerriers égratignés qu’il brillait le plus.
Qui était le fils d’Asclépios ?
Selon Homère, l’encyclopédie ambulante de l’époque, Machaon était le fils d’Asclépios et d’Epioné. C’était un peu le couteau suisse de la Thessalie. Avec son frangin Podalire, ils tenaient les rênes de trois bourgades thessaliennes, tout en jonglant avec un savoir médical qui ferait pâlir Hippocrate.
Dans un élan romantique, ce bon vieux Machaon épousa Anticlée (ou Anticléia, parce que pourquoi se contenter d’une seule orthographe ?), la fille de Dioclès. Ensemble, ils ont fait germer une belle petite tribu : Alexanor le vaillant, Gorgasos le costaud, Nicomachos le stratège, Polémocratès l’intrépide, et Sphyros, le petit dernier. Une famille aussi diversifiée qu’une boîte de chocolats, chacun avec son petit caractère !
Entre médecin de la Guerre de Troie et prétendant d’Hélène ?
Machaon était l’un des nombreux prétendants d’Hélène (car visiblement, elle collectionnait les soupirants comme d’autres collectionnent les timbres). Il s’est donc embarqué dans l’excursion touristique la plus chaotique de l’histoire : la guerre de Troie. Fils à papa, il a reçu de son paternel un cadeau plus utile qu’une montre en or : le talent de recoller les morceaux, même les plus coriaces. Tel un super-infirmier, il s’est mis au service de l’équipe grecque, probablement en se disant que dans une guerre, il y aurait deux ou trois égratignures à soigner.
Comment Machaon, le médecin Héros de la Guerre de Troie a-t-il survécu à Paris et soigné les légendes grecques ?
Notre héros en blouse blanche de l’antiquité a eu un petit accrochage avec Pâris, le sniper de Troie, celui qui a tué Achille. Heureusement, Nestor, le papy flingueur de la Grèce, l’a extrait du champ de bataille comme on retire une écharde récalcitrante.
Après cette mésaventure, Machaon s’est retroussé les manches pour soigner Ménélas, victime d’un tir à l’arc dédicacé par Pandaros. Et comme si cela ne suffisait pas, il se serait également occupé de Philoctète, dont la blessure vieille de dix ans, offerte par une flèche griffée Héraclès, refusait obstinément de guérir. On imagine Machaon, trousse de secours en main, en train de se dire : « Encore une journée ordinaire au bureau !«
Qui a tué Machaon ?
Toujours partant pour une bonne blague, Machaon fut de ceux qui ont décidé de jouer à cache-cache dans le ventre du fameux cheval de Troie. Un plan d’infiltration qui ferait pâlir James Bond !
Côté fin de parcours, c’est un peu flou. Homère raconte que Machaon a été envoyé ad patres par Eurypyle, fils de Télèphe (un coup classique de « fils de » dans les tragédies grecques). Mais Apollodore, en bon scénariste de soap opera, préfère une fin plus piquante. Selon lui, notre héros grec succombe sous les coups de Penthésilée, la reine des Amazones, venue mettre son grain de sel dans la bagarre.
Et pour finir en beauté, ses cendres, tel un souvenir de vacances, furent ramenées par Nestor dans un sanctuaire à Gérénia en Messénie. Un endroit tellement hype que même les malades venaient y faire un tour, en espérant un miracle. Ah, ces Grecs, toujours un plan d’avance pour booster le tourisme !